Etudes en psycho et handicap ?

Bonjour,

J'ai une question à vous poser: Je souhaite devenir psychologue clinicien et, en même temps, je suis suivi pour des problèmes de santé psy...

Est-ce compatible ?

Merci de me répondre.

Cordialement.

Stéphane.

Bien-sûr que c'est compatible! Tu pourras d'autant plus comprendre ce que le patient ressent! Pour être psychologue clinicien, il faut être au clair avec sa problématique personnelle ; si tu as été suivi, tu as déjà fait une étape, on pourrait même dire que tu es "en avance" sur les autres étudiants qui n'ont encore jamais été confrontés à cette expérience.

Tant que tu ne retrouves pas ta problématique passée dans les patients au point de confondre empathie et compassion, tout va bien !

Merci Tokyo Girl pour ta réponse... Elle me rassure !

Je tiens à préciser que je ne suis pas une PMD, ni bipolaire et encore moins schizophrène... Je relève plus de la névrose... Je suis quelque peu dépressif !

Mes symptomes: déprime, coups de fatigue et parfois des angoisses... Mais, j'ai toute ma tête... Je reste une personne très lucide...

Mon psychiatre m'a prescrit de l'Abilify (psychotrope) et du Bromazépam (anxiolitique)... Deux médicaments que je dois prendre au coucher... Et ce, depuis près de 5 ans...

Voilà, j'avais peur que des études en psychologie me soient proscrites !

Cordialement.

Stéphane.

Merci en tout cas de vos réponses !

Et d'ailleurs, on entends fréquemment de manière humoristique (mais à quel point? ^^) que les psy se font eux même suivre par des psy... mdr

Alors, no-stress !!

Bonjour,

Oui, mais une psychanalyse dure plusieurs années et c'est pas donné !

Normal, comme toute secte qui se respecte...


On ne va pas entrer dans un débat qui n'a pas sa place ici.

encore une fois je rentre dans un ligne contraire, je pense pour ma part que pour être psychologue il ne faut pas seulement être en thérapie pour se soigner mais être soigner, sinon il y aura toujours des biais et des contr trasnfert et tout ce qui va avec, tu seras fragile et influencé/influencable et tu ne pourras pas être objectif face à des problèmes que toi même tu rencontre depui très longtemps en plus. mais d'ici à ce que tu sois psychologue j'espère pour toi que tu seras guérit.
e oui certains psychologues se font suivre surtout ceux qui travaillent dans des milieux très lourd comme les soisn palliatifs par exemple. pour ce qui est de l'analyse personnelle, cela estvun débat idéologique comme le souligne Antho.

Pas d'accord Vorph.

Je pense effectivement qu'être psychologue signifie au minimum être dans la réalité, ne pas avoir de pathologie psychiatrique et avoir une personnalité un minimum posée et équilibrée. Et en tout cas, de pouvoir mettre de la distance entre soi, sa vie, ses problèmes, ses difficultés, etc., et les patients (bien qu'on bosse en tant qu'être humain).
Soit.

Mais...
"être soigné", cela signifie quoi? "être guéri", cela signifie quoi?
Bien entendu, il y a toujours des biais et des contre transferts (et c'est même à partir de cela qu'on bosse).
Les patients souhaitent rencontrer un psychologue, un être humain, pas un robot parfait sans faille, sans histoire, sans sentiment et sans contre transfert...

Perso, quand j'ai des ressentis contretransférentiels qui me parasitent (ce qui arrive fréquemment), j'en fait part au patient. Et c'est incroyable ce que ça peut dégager comme éléments!

Se savoir être humain, imparfait, avec des failles et tout et tout, en gros l'humilité et le doute sont les meilleurs moyens de s'interroger et d'avancer, selon moi.
Se penser, se croire "guéri" ou "soigné" est le meilleur moyen de ne pas se remettre en question, et de faire de grosses grosses conneries, je pense...


Mais je pensais aussi, en début de carrière qu'il fallait être objectif, impartial, neutre, etc.
Et mon superviseur m'a fait comprendre le contraire.
J'ai commencé à voir un superviseur à cause d'un enfant psychotique (que j'ai toujours en psychothérapie, d'ailleurs), qui m'agaçait de plus en plus; je me suis vite aperçue que le vendredi matin, juste avant le moment de notre séance, je retardais le plus possible cette séance, en discutant avec mes collègues, etc.
J'ai donc été voir ce psychologue en libéral que je rencontre depuis une fois par mois pour la supervision, et j'ai essayé de lui expliquer ce qu'il se passait.
J'étais mal, et je culpabilisais de réagir comme cela, je me disais que je devais être neutre, être ouverte à ce jeune, que j'étais une mauvaise psychologue (une méchante, quoi, pour faire rapide et caricatural).
Et en fait, en essayant d'expliciter mon ressenti contre transférentiel, j'ai réussi à mettre des mots dessus: cet enfant m'envahissait, envahissait mon bureau, décidait de tout ce qui se passait en séance, je ne contrôlais rien, etc.
Mon superviseur m'a alors expliqué que j'étais envahie par cet enfant, par ses actions, comme lui était envahi par ses angoisses. Selon lui, c'était une très bonne chose que je ressente tout cela...
Il m'a conseillé d'en parler à cet enfant.
Je suis partie pas du tout convaincue... Et le vendredi d'après j'ai essayé. J'ai donc expliqué à cet enfant que quand je le rencontrais en séance, j'avais l'impression d'étouffer, qu'il prenait toute la place, que les entretiens étaient difficiles pour moi... Et il m'a répondu, en gros "c'est comme une voiture que tu essaies de conduire mais qui décide tout toute seule; tu es dedans et tu peux pas t'arrêter; tu as peur mais tu peux pas sortir, et c'est elle qui décide de tout". Je n'en revenais pas... Je lui ai donc demandé si lui aussi desfois avait l'impression d'être dans cette voiture, etc, etc et nous avons donc pu commencer à travailler véritablement autour de ses symptômes.

En fait, ce ressenti contre transférentiel ne venait pas de moi, de mon intolérance à cet enfant, mais venait de lui...


C'est en fait la notion de "contamination psychique", qui est très à l'oeuvre chez tout patient, lorsque la relation transférentielle est bien établie, et elle l'est d'autant plus chez les psychotiques et les autistes, qui ne peuvent élaborer.

J'ai plein d'autres exemples comme ça, de thérapies avec des enfants, qui ont pu évoluer grâce au transfert et contre transfert.


Je pense sincèrement aujourd'hui qu'il ne faut pas combattre le contretransfert, mais que celui-ci est nécessaire pour travailler avec.



Mais ce n'est que mon avis, et je pense que bon nombre de psychologues ne seront pas d'accord avec cela.
Je travaille dans le cadre de psychothérapies d'orientation humanistes, cliniques et psychanalytiques...
Mais je pense que la notion de "contamination psychique" est à l'oeuvre dans toute relation d'aide (au delà de la notion de psychothérapie).




Mais effectivement, je crois malgré tout qu'il faut savoir prendre de la distance avec sa propre histoire de vie; cela peut passer par une psychothérapie, une psychanalyse, une introspection, une activité cathartique ou sublimatoire (peinture, musique, sport, l'humour...), une bonne maturité ou une capacité innée à prendre du recul, etc.
Je pense que cette distance entre soi, son histoire et le patient est vraiment indispensable.

respect

Tout à fait d'accord avec toi Elissa. Il est très bénéfique d'exploiter le contre-transfert pour avancer. Je n'ai pas encore d'expérience mais je l'observe en stage...

Mais je pense (peut-être que j'ai mal compris) que vorph est d'accord avec toi et qu'il voulait simplement dire que nos problèmes persos ne doivent pas intervenir dans les thérapies avec les patients, et qu'il entendait plutôt cela dans "se faire soigner", au sens "être suivi". Mais c'est clair que "être guéri" ne veut rien dire! On est soi-même, on avance par essais-erreurs, nous sommes des humains et pas des robots.
Après, mais ça n'engage que moi, je pense qu'une analyse ne peut que faire du bien pour maîtriser et exploiter au mieux ses réactions une fois dans laprofession. Mais effectivment, cela dépend aussi du milieu dans lequel on travaille. Par contre une supervision, je trouve ça essentiel et surtout très motivant!

Tout ça pour dire que non Stephane, les études en psycho ne sont pas "proscrites" pour toi !! ça peut arriver à n'importe qui, psychologue ou pas, d'être dépressif. L'essentiel est de ne pas mélanger ta problématrique avec celle du patient. Et puis tu auras toutes tes études et les questions qu'elles suscitent pour méditer sur tout ça

[quote="Elissa"]Pas d'accord Vorph.

Je pense effectivement qu'être psychologue signifie au minimum être dans la réalité, ne pas avoir de pathologie psychiatrique et avoir une personnalité un minimum posée et équilibrée.

oui Tokyogirl, je suis à peu près, en accord avec Elissa et je disai, avec moins de mots etc... plus ou moins la même chose et je cite une phrase d'Elissa qui résume assez bien le fond de ma pensé. pour le terme "guérir" je sais que ce mot dérange les "fou du divan" mais je me comprends,

Et puis vaut mieux être humain et avoir des variations de son humeur qu'un robot et une variation de ses programmes et de ses bugs^^, parole de geek.

ah ben merde, on est finalement d'accord alors...

mais j'aime bien quand ça fight, moi!

bon alors si ca peut te faire plaisir on peut se fight sur un sujet au choix Elissa mdr

Elissa a écrit:

ah ben merde, on est finalement d'accord alors...

mais j'aime bien quand ça fight, moi!

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