Cela vous arrive aussi ?

Je suis en plein dans la psychologie du développement et notamment, les apprentissages du nouveau-né à l'enfant de 2 ans...

Ayant des enfants différents, je lis ces informations en me référant à ma propre expérience et ça fait bizarre dans mon esprit. Un questionnement, de la culpabilité (sans raison) et un vague à l'âme (pas parce qu'ils sont autistes mais parce que je n'ai pas connu ces stades de développement)...

Cela vous arrive-t-il aussi, en parcourant telle ou telle partie de cours ?

Je crois que dans l'un des liens que nous a donné Nehlé il est écrit qu'il est impossible de définir "la norme" de quelque chose.

Quand on parle de normal c'est établir une convention sociale.
Ne culpabilise pas parce que tu n'as pas connu les stades décrits dans les livres.
l'essence même d'une règle c'est d'avoir son exception.
En fixant cette norme, on regarde à travers une lunette et ça réduit notre champ de vision. Du coup ce qui sort de ce champ est considéré comme anormal.. alors que c'est simplement différent, une autre façon d'avancer.

Tes enfants ont développés leur propres stades de développement, leur propre rythme... je dirai même que c'est un enrichissement car justement tu peux observer dans ton expérience les limites de ces théories....
l'important c'est que tes enfants évoluent, même si ce n'est pas mesurable avec les critères "normaux"

Merci pour cet éclairage très pertinent, Sageron.
Je vis très bien la différence de mes enfants et, bien évidemment, ai appris à relativiser beaucoup de choses concernant le développement des enfants...

J'en ai entendu, des comparaisons entre mes enfants et les autres (et même entre enfants porteurs du même handicap, hallucinant) et je suis fière de ce qu'ils sont parce que je sais qu'ils sont équipés pour l'avenir grâce à tout ce que nous avons mis en place...

Mais voilà, c'est toujours au moment où l'on s'y attend le moins, que certains choses ressurgissent. Et je précise que je n'ai pas du tout choisi ces études pour résoudre des éventuels problèmes personnels ou familiaux.

Loin de là

Oui je n'en doute pas!
Si tu entreprend ces études c'est que déjà beaucoup de choses sont réglées sinon ce ne serait surement pas ta priorité...

En fait, j'ai juste essayé de formuler ce qu'au fond tu sais déjà, mais avec le nez dans les bouquins ça avait du passer un peu en arrière plan ;)

Je pense que c'est tout à fait normal comme réaction sans parler de ta situation Nathalie, souvent quand on apprend les pathologies psy, ou organique on a l'impression de toutes les avoir

Un chose importante que j'ai apprise tout au long de ma carrière c'est "mettre de la distance" c'est primordial pour toute choses surtout nos émotions.
Bon je sais que ça fait maitre Yoda ce que je dis " si aucune distance tu ne mettras, grande la souffrance tu auras..." attention je dis pas que j'y arrive à tous les coups mais il faut se protéger, enfin je crois que m'avez comprise???

Oui, ma Nelhé, que je t'ai comprise...
Et toi aussi, Sageron...

J'aime bien partager ce que je ressens profondément mais je dis jamais aux personnes que je fréquente -> en général, je reçois cette fameuse tape dans le dos avec, au choix :
- ça va aller (mais ça va très bien, merci !);
- c'est moche (mais non, c'est différent mais tout aussi normal qu'une relation parents/enfants);
- par rapport aux autres, tu as de la chance (ben voyons !).

Voilà... Je ne peux pas évoquer le sujet sans qu'on ait l'impression que je cherche la pitié ou la compassion (ça ne va pas, non ?)...

Donc, merci pour ces avis qui me changent de l'ordinaire et me confortent dans mes idées...

Je pense qu'il faut, quand on est mère et que l'on entame des études de psycho, mettre une frontière tout de suite, entre d'un côté sa vie familiale propre et de l'autre son apprentissage très théorique.
Tout d'abord cela évite de culpabiliser je crois, et ensuite de tomber dans l'écueil assez dommageable de prendre ces enfants pour de "gentilles souris de laboratoire"...
Entendez-moi bien, je ne prétend pas du tout que c'est ce que tu fais Nathalie ou que tu as l'intention de le faire. Pas du tout.

Mais la tentation semble grande pour chacune quand on devient "psy" d'appliquer ces théories sur ses propres enfants, son conjoint, ses amis ou de se mettre à les regarder différemment via la lunette du psy...

Je pense qu'il ne faut jamais oublier que très souvent les enfants de psy, ont beaucoup de problèmes à l'âge adulte.... Donc attention car "le mieux est souvent l'ennemi du bien"... vous connaissez le dicton.

Nathalie, je rejoins donc ce que dis Nelhé ne culpabilise pas et ne perd jamais non plus de vue totalement que les savoirs "psy" ne sont pas immuables, qu'ils peuvent être remis en cause, qu'ils le sont perpétuellement par d'autres courants de pensée et que même si ils vont nous être enseignés comme étant la vérité, ce n'est pas forcément la réalité.

Merci Harnhael

Mais de rien ... on est là pour se soutenir ou quoi

Ne t'inquiète pas Nathalie, on sent bien dans tous tes témoignages que tu n'es ni à la recherche de compassion ni à la recherche de pitié, au contraire !
Il est vrai qu'en attaquant des études de psychologie, nous allons tous rencontrer des théories ou des cours qui nous toucheront plus que d'autres, qui nous pousseront à nous remettre en question. On arrive avec notre petite "valise" : notre histoire, nos expériences et nos différences... et il va falloir comme le dis Nelhé "apprendre à mettre de la distance".
Continue d'être fière d'avoir armé tes enfants pour l'avenir comme tu l'as fait (sans tenir compte de "la norme") en étant attentive à leur besoin et à ce qu'ils sont.

j’espère que je suis compréhensible, j'ai pas beaucoup dormi (otite chez les bébés), alors je m'excuse d'avance pour le français
Caroline

Merci à toi, Caroline !

Et j'ai tout compris

De rien Nathalie et merci Harnhael pour ton intervention, je vais essayé de garder tes conseils en mémoire au long de cet apprentissage.

Je trouve, Nathalie, que tes interrogations sont plutôt saines puisque tu confrontes ton vécu avec ce que l'on t'enseigne, tu développes ainsi ton esprit critique et tu "n'absorbes" pas tout sans distinction. Tes questions montrent que tu "digères" (si je puis m'exprimer ainsi) la théorie, avec effectivement tes propres expériences, et que tu prends du recul par rapport à elle. Tu ne pourras qu'être une bonne étudiante, j'en suis certaine !
Je suis cependant d'accord avec Nehlé, c'est important de conserver une certaine distance pour des sujets aussi chargés émotionnellement.

Merci, Alaska !

Pour éclaircir ma pensée, je dirai que je refuse, depuis un moment maintenant, de "catégoriser" mes enfants en fonction d'échelles qui me semblent non seulement hasardeuses mais également incomplètes ou irréfléchies.

Demander à un enfant autiste de se concentrer 1/2 heure sur des exercices dont il ne voit pas le sens -> il va vous envoyer bouler vite fait. Par contre, en situation pratique, il va réussir les exercices sans problème.

Je ne veux donc pas savoir quel est le niveau de développement de mes deux loupiots car tout ce que je sais, c'est ce que je vois : ils sont heureux, évoluent bien et sainement, utilisent leurs compétences pour avancer...

Le reste, les discours pontifiants et le jargon ampoulé, ne m'intéresse pas.

Pour être claire, j'ai 4 enfants :
- Romain, 17 ans bientôt, issu d'une première union et qui est retourné chez son père il y a 3 ans. Il ne veut plus me voir ou m'entendre et m'a enlevé mon attribut de mère en m'appelant par mon prénom. Je n'attends rien de lui, même si parfois, la colère monte (pas la tristesse, la colère);

- Sacha (12 ans) : autiste pur et dur (un vrai, quoi) avec plein de joie de vivre dans les yeux et une volonté farouche de se faire comprendre;

- Annaëlle (11 ans) : ma sauterelle rousse qui évolue avec bonheur et toutes les inepties liées à sa pré-adolescence;

- Maëlys (8 ans et demi) : ma cacahuète qui présente des traits autistiques légers mais qui a les yeux aussi pétillants que les autres...

A part Romain, qui a grandi en fonction du "cadre des pédiatres", les autres ont grandi comme des herbes folles. Annaëlle s'est décidée à parler à 5 ans et demi, Sacha débute dans les mots et Maëlys a commencé à 6 ans.

Leurs premières années ne furent donc pas une partie de plaisir et j'ai un peu perdu le sens de ce qui est évident pour tout le monde. J'ai appris à être contente d'avoir un smiley dans le journal de classe, même si les vêtements sont déchirés ou abîmés... Que leurs sourires égayent encore plus mes journées que le soleil... Quant à leurs progrès, je fais des bonds de cabri quand je vois une compétence supplémentaire pointer le bout de son nez...

Voilà !!

D'où mes grandes interrogations sur les théories piagétiennes...

En fait, je suis un alien

Et je ne suis pas folle !!!

Après avoir passé pas mal de temps le nez dans les bouquins de psycho, j'en arrive pour ma part à la conclusion que étudier la psycho apporte plus de questions que de réponses... Certaines théories ont eu le vent en poupe un certain temps avant d'être démontées par d'autres points de vues, lesquels à leur tour ont eu leur lot de critiques et d'approbation. La psychologie ne peut être une science exacte puisqu'elle concerne l'humain... Et finalement c'est sûrement ça qui en fait la richesse !

Je te rejoins sur ce point, Alaska... Etudier la psycho t'amène à te poser des questions sur des sujets qui ne t'avaient même jamais effleurés...

Et, effectivement, c'est très enrichissant d'un point de vue intellectuel et pratique...

Il est vrai que si on étudie la psycho pour obtenir des réponses aux grandes questions de la vie, on se trompe, la psycho nous donne beaucoup de matières mais aucunes certitudes, bon nombre de théories suivies pendant des décennies se sont effondrée et ont été balayé en un rien de temps. Au final, cela nous pousse à réfléchir, à nous poser toujours plus de questions, à rentrer en profondeur dans les sujets, en comparant des idées, et des modèles des auteurs. On est conduit à réfléchir par nous même avec nos connaissances et expériences, et du coup, on peut se faire nos propres opinions. Il y a une grande part de libre arbitre, et d'autonomie, ce qui n'est pas forcément le cas dans d'autres professions!
(en revanche je doute que dans les partiels notre avis nous soit demandé, il nous faudra s'en tenir aux auteurs; c'est seulement une évaluation des connaissances de bases apprises, je pense)

Je ne compte sûrement pas donner mon avis lors des partiels... C'est bien pour cette raison que j'ai ouvert ce post