grandie ? non, je fais toujours 1,66m.
quoique je met plus souvent des talons depuis, donc on va dire que j'ai grandi
en fait, épuisée serait plus proche
ce que j'en ai pensé ? ou pAnsé peut-être ....
ben des litres de larmes, beaucoup de stress, de doutes, de regrets
beaucoup de jours où j'ai voulu abandonner
des fois, le seul truc qui me faisait tenir c'était de me rappeler le pourquoi de départ : "mais pourquoiiiiiiiiii j'ai eu un jour cette sombre idée farfelue de vouloir faire une thèse ?"
et je dois dire que
a) j'adore la recherche
b) j'adore enseigner
c) la trouille du privé (plus forte que la trouille de parler en public parce que ça en thèse c'est incontournable)
d) j'ai toujours rêvé qu'on m'appelle Docteur (même si en fait personne ne le fait ....)
disons qu'en thèse tu deviens schizophrène (au sens vulgarisé et non pathologique du terme ^^) et tu dois t'en sortir seul, parce qu'au fond, pour chaque chercheur rencontré qui est ravi de ton travail, y'en a un autre qui va te démolir. et le pire, c'est que scientifiquement, les deux points de vue sont valables et tu sais plus à quel saint te vouer. donc faut apprendre à t'en sortir seul, à argumenter seul sur ce que tu fais, tes choix, tu apprends seul à défendre ton beefsteak comme on dit, et c'est bien parce qu'à la fin, ils sont 4 à 6 à te tailler un costume en public, devant tes collègues (du labo), tes amis, ta famille. et si tu sais pas répondre, c'est pas cool pour la suite. après, c'est l'art de "vous avez raison mais ..." (miam pour la richesse des débats scientifique où seuls 10 personnes en France comprennent ce qui se dit)
plus sérieusement : c'est vraiment pas facile, faut être tenace, s'accrocher comme le chien à son os. et faut aussi savoir que (comme tu as dû le voir dans une des caricatures) : tu penses thèse, tu manges thèse, tu dors thèse, tu vis thèse. tu vis dans une bulle que personne ne peut comprendre autour de toi à part les autres doctorants et docteurs (et encore, les jeunes docteurs parce que les autres ont oublié). les gens les plus proches de toi (famille, amis) ne comprennent rien de ce que tu fais et quand tu leur en parles ils ne font que t'écouter poliment mais souvent pensent à autre chose (bon, ça, ça dépend aussi de l'éloignement de ton sujet par rapport à la vie quotidienne d'un individu moyen)
l'avantage, c'est que si tu t'investis dans le milieu de la recherche, notamment par une présence physique à la fac (bureau, enseignement ...) tu es entouré de gens qui sont dans le même bateau que toi, qui comprennent ta situation, et je trouve que ça, c'est précieux comme soutien : tu vois que d'autres galèrent autant. moi ça m'a rassurée, je trouve ça hyper important, voire essentiel pour bosser
donc une thèse : pourquoi pas, mais faut savoir pourquoi tu fais une thèse et comment tu envisages la réalisation concrète du schmilblick
je crois que je me suis laissée aller à une envolée plus ou moins lyrique là, je sais pas si ça répond à ta question